Cimetière de Picpus

Le Cimetière de Picpus est l'un des deux seuls cimetières privés de Paris. Il est placé sur le site des deux fosses communes ayant servi a jeter les corps des suppliciés guillotinés et accueille depuis 1802 les sépultures de leurs descendants.

Histoire

Les fosses communes où étaient délivrés les corps des guillotinés étaient à l'origine, en 1794, creusées dans le cimetière des Errancis (près de ce qui était alors le village de Monceau). Cependant leur encombrement et le trajet pour amener les corps engendrait une telle puanteur qu'il fut décidé d'investir un nouvel emplacement plus proche de la guillotine, elle même déplacé place du Trône renversé, actuelle place de la Nation. Le jardin de l’ancien couvent des religieuses chanoinesses de Saint-Augustin, chassées des lieux par la Révolution en 1792, est jugé propice. Au total, les deux des trois fosses qui y sont creusées (la troisième est restée vide) contiendront les corps de 1306 personnes.

À la fin de la Terreur, ce lieu reste relativement caché, peu savent ce qui s'y est déroulé et ce qu'il contient. La princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen, dont le frère a été guillotiné, fait cependant partie des initiées et rachète discrètement, en 1797, la parcelle du terrain sur laquelle se trouvent les deux fosses communes. 

En 1802, Madame de Montagu et sa sœur la marquise de La Fayette, épouse du marquis de La Fayette, héros de l’indépendance des Etats-Unis, lancent une souscription pour acquérir l’ensemble du domaine de l’ex-couvent. Un cimetière est créé à côté des fosses communes, destiné à accueillir les seuls descendants des familles de suppliciés de la Révolution.

On y trouve entre autres la tombe de La Fayette, les tombeaux de la famille de Montalembert ou encore ceux de la famille de la Rochefoucault.