Trois Kilomètres jusqu'à la fin du monde

Un thriller roumain contemporain situé dans un village de bord de mer... Adi se fait tabasser au retour d'une soirée... ses proches découvrent alors son homosexualité... on découvre une mentalité rétrograde, des convictions religieuses qui confinent au maraboutage et l'emprise de l'Église sur la vie quotidienne des citoyens... documentaire ou fiction ?

Déroulé fort intéressant, illustration des mentalités rurales roumaines, étriquées et cruelles, avec en sus le rôle de l'église et la corruption.
Belles images du delta du Danube.

C'est l'été dans le delta du Danube et Adi, revenu chez ses parents, subit une violente agression aux conséquences multiples pour la communauté du village. Révélant directement l'homophobie de la communauté - le méfait devenant presque une action de salubrité publique - l'affaire va rapidement en impliquer certains de ses membres. Institutionnels d'un côté : le chef de la police et le prêtre. Simples habitants de l'autre dont un homme influent aux relations nombreuses envers lequel le père de Adi a une dette à honorer.
L'acteur Emanuel Parvu opte pour les plans fixes et des cadres originaux pour son premier film construit dans une sorte d'esprit fidèle à Renoir, où chaque personnage a ses (bonnes) raisons pour agir et s'érigeant ainsi en directeur de conscience.
Au-delà de la dénonciation de l'homophobie au travers de l'histoire particulière, le film vise aussi à l'universel et devient ainsi une charge contre l'état de la Roumanie et, de manière encore plus vaste, une étude sans fioritures de la petitesse et de la mesquinerie de l'espèce humaine.

Belle découverte, comment ne pas faire de vague dans le village, non dits & corruption

Film édifiant sur la pensée des hommes si souvent esclaves de leur préjugés. Tellement soumis et aveugles à la beauté du monde.

Courez voir cette œuvre formidable dans laquelle Adi, jeune homosexuel quasi-christique, révèle une société embourbée dans la bondieuserie, la corruption, le clanisme, l'omerta. Une certaine Roumanie rurale et côtière à laquelle nombre de nos propres territoires humains et géographiques ressemblent encore beaucoup, ce qui fait de cette œuvre un film authentiquement universel. Par contraste avec le fond, la photographie est splendide, comme un hommage à la beauté colorée, chatoyante du folklore et du décor. Enfin les acteurs, même secondaires, crèvent l'écran à en oublier qu'ils jouent de simples personnages.