À bord du Darjeeling Limited

Peter et Jack rejoignent leur frère aîné Francis, à sa demande, à bord du train « Darjeeling Limited », en Inde. Les trois frères ne se sont pas revus depuis la mort de leur père. Lors de ce voyage aussi exotique que farfelu, ils retrouvent une proximité qui est un peu celle de leur enfance. L’aîné dicte autoritairement les règles du jeu et, au moment des repas, commande les plats à la place de ses frères. Jack, peu bavard mais incorrigible séducteur se planque derrière sa moustache et sa longue mèche brune, Peter porte les lunettes de son père, beaucoup trop grandes, quant à Francis, le plus marqué des trois, il a le visage entouré de bandelettes suite à un accident. Ces pieds nickelés en Inde réussiront, avec leurs chamailleries, à se faire virer du train. Mais où vont-ils au juste ? S’agirait d’une quête spirituelle ? Francis leur annonce le but de ce voyage un peu tardivement : ils vont voir leur mère qui vit dans un monastère dont l’accès est rendu difficile par la présence d’un tigre peu commode.

En déployant un étrange et fantaisiste kit de survie en cas de perturbations familiales, The Darjeeling limited nous entraîne dans un drôle et émouvant voyage. Wes Anderson développe ici l’art de se protéger de la douleur en s’attachant à des objets, une musique, en se réfugiant dans des compartiments, bref en mettant autour de soi mille et une couches protectrices qui deviennent comme des secondes peaux. La bande originale, parfaite, fait voisiner des morceaux des Rolling Stones, des Kinks avec des musiques du cinéaste indien Satyajit Ray.