À Deriva

Buzios, début des années 80. Dans l’espoir de sauver leur couple, Clarice et Mathias partent à la plage avec leurs trois enfants. Elle, est professeur d’université et lui, un célèbre écrivain français installé au Brésil. Absorbé par l’écriture de son nouveau roman, Mathias semble très détaché de ses problèmes familiaux, tandis que son épouse se met dans des états d’ébriété de plus en plus lamentables. Leur fille aînée, Filipa, découvre peu à peu sa sexualité, mais surtout l'aventure de son père avec une belle américaine qui habite aux alentours de ce village côtier. Dégoûtée par cette infidélité, troublée par ses propres découvertes, Filipa tentera de dévoiler naïvement la vérité…

Très remarqué pour son long métrage précédent (Drained), Heitor Dahlia signe avec À deriva un drame familial épais et intimiste, sans cesse suspendu par un souffle de tragédie et de révélation. Produit par la société de Fernando Meirelles (La Cité de Dieu), le film montre un visage inattendu de la société brésilienne, et fait preuve d’une grande qualité : la photographie est techniquement pointue et absolument ravissante, la narration très étudiée (malgré un certain manque d’originalité stylistique), et le casting cosmopolite et populaire. Vincent Cassel apparaît très agréablement à l’aise avec le portugais, et Débora Bloch semble authentiquement déchirée. Stars mises à part, les jeunes acteurs se font également remarquer, en particulier Gregorio Duvivier, étoile montante de la scène culturelle carioca.