A Touch of Sin

Un mineur, Dahai, ne supporte plus la corruption de ses supérieurs hiérarchiques et des dirigeants de son village. Vêtu d'un grand manteau de justicier, il laisse sauvagement exploser la violence qu'il a accumulé depuis des années. San'er, un travailleur itinérant, ne semble plus pouvoir s'arrêter de tuer, lui aussi, après son exécution froide de trois jeunes gens qui voulaient s'en prendre à lui. Réceptionniste dans un sauna, Xiaoyu est agressée par des hommes envoyés par la femme de son amant. Le lendemain, harcelée par un client qui tente de la violer, elle commet l'irréparable. Un jeune garçon ne parvient pas à se faire à la dureté, à l'obscénité et à l'inhumanité des emplois qu'il enchaîne.

Le cinéaste chinois Jia Zhang-ke aborde très frontalement la violence de son pays à travers quatre personnages inspirés de faits-divers. Le regard qu'il pose sur la Chine contemporaine est à la fois interrogateur et sans pitié. La stylisation nouvelle de sa mise en scène (inspirée par le cinéma de genre très raffiné de King Hu) apporte néanmoins une distance épique et esthétique au film qui convoque aussi des références traditionnelles pour interroger les racines du mal.