Amer

Dans une vaste villa du sud de la France, une fillette épie les mystérieuses activités de ses parents et fuit la présence inquiétante de sa grand-mère qui vit dans la chambre à côté de la sienne et ressemble à une sorcière. Curieuse, la petite ne peut s’empêcher de s’introduire dans une pièce du sous-sol où a lieu une veillée funèbre pour son grand-père décédé. On la retrouve quelques années plus tard, en proie à d’autres frissons, plus charnels. Adolescente débordante de sensualité, elle accompagne sa mère au village et échappe un court instant à sa surveillance abusive pour vivre, sous le regard de motards, une expérience troublante. Devenue adulte, elle retourne dans la maison familiale à l’abandon et sent planer autour d’elle des présences menaçantes.

Amer est un film habité par de nombreux démons cinématographiques bien identifiés : les esprits délicieusement pervers d’Alfred Hitchcock, de Kenneth Anger, de Dario Argento et plus largement du giallo italien (thriller horrifique) se voient convoqués dans cet univers au maniérisme revendiqué. Ultra stylisée, la mise en scène s’emploie à faire de chaque détail une expérience sensorielle mêlant épouvante et érotisme, fantastique et psychanalyse.