Amour

Professeurs de musique à la retraite, parents d’une fille elle-même musicienne mais à la vie chaotique, Georges et Anne assistent au concert d’Alexandre, un ancien élève d’Anne devenu pianiste reconnu. Le lendemain, lors du petit-déjeuner, Anne se trouve victime d’une absence. Il est diagnostiqué un bouchage de la carotide. L’opération tourne mal. Devenue hémiplégique, Anne fait promettre à Georges, qui tient à s’occuper d’elle, de ne jamais l’interner ni dans un hôpital ni dans une résidence médicalisée. Fidèle à sa promesse comme à son amour pour elle, Georges va alors, jour après jour, affronter cette maladie entrée par effraction dans le cerveau d’Anne pour y faire le vide (comme les cambrioleurs au début du film s’ils avaient pu pénétrer chez eux), endurer l’inexorable dégradation physique puis psychique d’Anne, lutter contre la violence que son impuissance va soulever en lui, se confronter au désarroi et aux bons conseils de leur fille, choisir les aide-médicales… tout en tentant de conserver sa dignité et celle de sa femme.

Avec une minutie quasi clinique, distillant une émotion sans pathos mais à l’intensité bouleversante, Michael Haneke nous fait partager le cheminement de Georges devant les inéluctables ravages de la maladie détruisant la femme qu’il aime. Amour a valu à Michael Haneke, habitué des récompenses en tout genre dans les festivals du monde entier, une nouvelle palme d’or à Cannes (2012).