Amours cannibales

Tailleur réputé de Grenade, Carlos Marquez est aussi méthodique pour couper et ranger ses tissus que pour dépecer et stocker dans son congélateur ceux en chair humaine. Car cet homme discret et taiseux est anthropophage. Un jour, il fait la connaissance d’Alexandra, jolie voisine d’origine roumaine, blonde, vêtue de rouge et spécialisée dans le massage. Attiré par elle, il lui propose de l’emmener porter plainte au commissariat après qu’elle a eu chez elle une mystérieuse dispute, la nuit. Le lendemain, une certaine Julia, vêtue de bleu, timide, frappe à sa porte : elle est inquiète car sa sœur Alexandra a disparu après leur querelle de la veille. Pour la première fois de sa vie, Carlos tombe instantanément amoureux. Ébranlé, il accepte de l’aider, tout en poursuivant ses activités professionnelles, notamment la restauration d’un tapis sacré de la toute proche cathédrale…

Attention : ni horreur, ni gore ne sont au rendez-vous ! Au contraire, adapté d’un roman de Humberto Arenal, ce troisième long-métrage de Manuel Cuenca, à la lenteur exploratoire et sur des images élaborées alternant en un jeu subtil couleurs chaudes (ocres, rouges) et froide (bleu) tente de nous faire ressentir de l’intérieur les affres de son héros confronté à l’amour. Méliès d’argent (Strasbourg), Prix du meilleur scénario et d’interprétation masculine (Cinespaña/France) et meilleure photographie (Goya et San Sebastian).