Andalucia

Yacine est un homme qui vit sans cadre défini et déborde d’une énergie folle, presque nerveuse, et apparemment libératrice. On le découvre d’abord dans le rôle temporaire d’éducateur (il enchaîne les petits boulots), au milieu d’enfants qui comme lui sont couverts de peinture, et se jette furieusement sur de grandes feuilles de papiers. Ce « chaos coloré » résume assez bien l’art de vivre libre et survolté de cet homme d’une trentaine d’année qui vit parmi les forains, dans une caravane de cirque. Son histoire et son refus des étiquettes qui en découle rejaillissent quand Yacine retrouve un copain d’enfance qui a grandit dans la même cité que lui. Comment échapper aux voies toutes tracées ? Comment s’émanciper de ces définitions sociales de l’homme qui l’enferme et le poussent malgré lui sur des rails ? La quête de Yacine n’est autre que de chercher et de revendiquer sa singularité.

On se souvient du poignant L’Afrance d’Alain Gomis (dont on retrouve ici les acteurs) et l’on constate que les promesses d’un cinéma personnel, viscéral et ouvert sur le monde données par ce premier long métrage sont amplement tenues et confirmées par ce fiévreux et saisissant Andalucia. On reste impressionné par l’interprétation de son acteur principal, Samir Guesmi.