Au-delà

Durant des vacances, Marie voit sa vie bouleversée par un tsunami et échappe de peu à la noyade. De retour à Paris, cette journaliste ne parvient pas à se remettre sérieusement au travail : elle est hantée par les images qu’elle a vues au moment où elle frôlait la mort. George vit à San Francisco où il travaille comme ouvrier après avoir vécu de son don de médium pendant plusieurs années et été sollicité pour rentrer en contact avec des morts : il a préféré renoncer à cette pratique, beaucoup trop éprouvante pour lui. En Angleterre, des frères jumeaux vivent avec leur mère toxicomane qu’ils couvrent auprès des services sociaux. L’un des deux garçons meurt, renversé par une voiture. Ces trois personnages composent comme ils peuvent avec l’incompréhension et la solitude dans lesquelles l’expérience de la mort les a plongés.

Il est difficile de ne pas voir dans Au-delà les préoccupations intimes d’un cinéaste vieillissant qui semble non seulement s’interroger sur ce qui il y a après la vie, mais aussi porter une réflexion sur son rapport à la fiction, ce monde parallèle peuplé de visages, de caractères avec lequel il a composé toute sa vie. La mort selon Eastwood ressemble à des limbes habités par des silhouettes, des ébauches de personnages en quête d’auteur. En ce sens-là, le personnage de George, fan de Dickens, peut être vu comme un double du réalisateur.