Au voleur

Bruno et Isabelle habitent en périphérie, dans une région économiquement délaissée. Voleur, il a toujours vécu aux marges de la société. Professeur d’allemand, elle travaille à transmettre un ailleurs, là où la réalité laisse souvent à désirer. Lorsque leur relation amoureuse et criminelle commence à les mettre en danger, ils abandonnent leurs cambriolages pour une échappée en forêt. Remontant layons et rivières, ils reviennent sur leurs propres expériences et dans leur propre temporalité, suivant un parcours sans dessein, libertaire et primitif.

Premier long métrage de Sarah Leonor (précédemment désignée par le nom Petit), Au voleur radicalise la maturité et l’isolement de certaines relations amoureuses. Articulée autour de deux espaces hétérogènes, l’histoire nous fait passer d’une ville insipide à une forêt dense et lumineuse, au fil d’une bande originale omniprésente et soignée. À partir de la complexité de ses acteurs et forte de ses plans équilibrés, la réalisatrice nous fait basculer in fine dans une temporalité restée tenue à l’écart du progrès. Avec son énergie marginale et son exactitude nerveuse caractéristiques, Guillaume Depardieu nous livre l’une de ses dernières prestations sur grand écran.