Avant que j'oublie

Un de ses amis a beau lui répéter qu’il est en pleine forme, Pierre ne se sent pas vraiment à l’aise dans sa vie : il dort mal la nuit, prend des antidépresseurs qui le rendent peu performant sexuellement avec les petits jeunes qui lui rendent de temps en temps visite dans son appartement parisien. Il ne parvient pas non plus à écrire ce qui est plutôt embêtant pour un écrivain. Peut-être est-ce le fait de vieillir seul qui tourmente cet homme proche de la soixantaine… Depuis quelque temps Pierre s’est éloigné de son compagnon qui a partagé sa vie pendant de nombreuses années, résolu à s’émanciper de cet homme plus vieux que lui et un peu étouffant. Ancien gigolo, Pierre parle souvent d’argent avec des amis eux aussi homosexuels et se questionne, au fond, sur l’héritage matériel et affectif de ses histoires passées.

Avec Avant que j’oublie, Jacques Nolot clôt une trilogie autobiographique composée de L’Arrière pays (1998) et de La Chatte à deux têtes (2002). Comme dans ces deux premiers volets, Jacques Nolot interprète le rôle principal de ce film intimiste dont le réalisme à la fois cru et pudique ne manque pas d’humour.