Bancs publics (Versailles - rive droite)

Une femme marche dans la rue, elle monte et descend des escaliers, prend le métro et le RER, avant d’arriver à son bureau et d’y retrouver ses deux collègues. Accrochée sous l'une des fenêtres de l’immeuble d’en face, une banderole noire annonce un « homme seul » qui a de quoi intriguer... Avec l’autorisation de leur chef, elles tentent de découvrir qui est l’auteur de ce message et s’il a décidé de mettre fin à ses jours. Le spectateur les suit tout au long de la journée, du square dans lequel évoluent de nombreux personnages — des amoureux transis aux enfants qui jouent —, au magasin "Brico Dream" où les vendeurs s’ennuient et vendent n’importe quoi à n’importe qui….

On se souvient de Versailles Rive gauche, le premier film de Bruno Podalydès, sorti en 1992. L’univers de Bancs publics apparaît comme un monde dans lequel l'absurde fait partie du quotidien, et où la curiosité et l’intérêt des uns pour les autres sont un moteur. Beaucoup d’acteurs, des individus singuliers aux lubies étrangement normales et rassurantes. Comme ce vendeur d’articles de bricolage qui se shoote en cachette au fortifiant pour poissons rouges ou ces capsules de machines à café de 20 cm de diamètre. Un film sans queue ni tête, donc infiniment complexe à monter, et dont certains moments semblent beaucoup plus réussis que d’autres. Mais le propos est original, ambitieux et intéressant.