Bleak moments

En Grande-Bretagne, dans une banlieue où s'alignent des pavillons sans âme, Sylvia partage sa morne existence avec sa sœur, Hilda, attardée mentale. Faut-il la plaindre? A proprement parler, elle n'est pas malheureuse. Elle survit au quotidien, engluée dans une vie sans plaisirs, ni chagrins. Dans cette société des années 70, encore repliée sur elle-même pour respecter les mœurs et les différences sociales, la jeune fille fait de vaines tentatives d'approche avec son amie, Pat, couvée par une vieille mère égoïste. Timidité, médiocrité ? Malgré un flot de paroles, on finit par s'enliser dans la solitude, dans le silence, que ne briseront pas, non plus, Norman le beatnik, son locataire, ou Peter, le professeur coincé par ses problèmes sexuels.

Bleak moments est le premier film du réalisateur de Secrets et mensonges, Palme d'Or, au Festival de Cannes 1996. Sorti vingt-cinq ans auparavant, il fut récompensé en 1972 par le Léopard d'Or au Festival de Locarno et le Grand Prix au Festival de Chicago. Cette ouvre mêle habilement la cruauté de l'observation à un humour désopilant et teinté d'émotions.