Bronson

En 1974, Michael Peterson est condamné à 7 ans de prison, suite à un braquage dont le butin s’élève à 26,18 £… Il a 19 ans. En prison, cet homme déclaré sain d’esprit enchaîne les violences envers les gardiens et les détenus, et s’impose un entraînement physique devenu légendaire. Considéré par certains comme le prisonnier le plus onéreux de l’histoire de l’Angleterre, il devient très vite un phénomène médiatique. Lors d’une de ses rares périodes de liberté, l’organisateur de ses combats lui trouve son célèbre nom de guerre : Charles Bronson. Depuis quelques années, il n’a plus un comportement violent, et se consacre à toutes sortes d’activités artistiques (dessins, poèmes, écriture). Dans l’attente d’une liberté que les autorités anglaises ne sont pas pressées de lui accorder, Charles Bronson continue de vivre en isolement cellulaire…

Sixième long métrage de Nicolas Winding Refn (Pusher), Bronson répond brillament au défi qui lui est lancé : comment mettre en scène la vie d’une véritable légende vivante ? Pour cela, le film investit trois espaces différents. D’abord, la fiction proprement dite, avec les ébats d’un criminel égaré dans ce milieu carcéral aux accents fantastiques. Ensuite, le théâtre d’un artiste de la brutalité : face à un public bourgeois, Charles Bronson met en scène ses convictions et son talent. Enfin, devant la caméra, un homme ironique et inquiétant nous montre du doigt les articulations narratives de sa propre existence. Dans ce cadre-là, Bronson est interprété par un Tom Hardy qui nous le livre dans tous ses états : archiviolent, ironique, artiste, doucereux… De quoi garantir un spectacle de qualité.