Canine

Deux sœurs et leur frère, proches de la vingtaine, vivent reclus dans la maison de leurs parents, dont ils ne sont jamais sortis. Une jeune femme, conduite les yeux bandés par le père, vient régulièrement chez eux afin de satisfaire les besoins sexuels du fils. Hormis elle, ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur et parlent en famille un langage farfelu : par exemple, la mère explique un jour à son fils qu’un zombie désigne une petite fleur jaune. Ces grands enfants sont impatients que leur canine droite tombe, cela signifiera, à en croire papa et maman, qu’ils peuvent quitter la maison. En attendant, ils jouent dans la piscine, se tournent autour et se livrent à des jeux pas très catholiques.

Le réalisateur grec Yorgos Lanthimos propose dans Canine une vision extrêmement noire de la famille qu’il voit comme une source de dégénérescence et de barbarie. Sa mise en scène tranchante circonscrit un terrain de jeu quelquefois comiques (le grand-père dont ils écoutent le disque n’est autre que Franck Sinatra !) mais majoritairement glaçant dans sa mise en lumière des perversions humaines.