Casse

Dans une décharge de voitures, des individus (essentiellement des hommes) désossent des véhicules et s'acharnent à récupérer des pièces de ces carcasses métalliques. Certains se confient au milieu de cet étrange cimetière. Un immigré clandestin arrivé récemment en France raconte sa traversée chaotique, sa peur de mourir en mer et se demande ce qu'est l'intégration. Un autre homme, plus âgé, parle des conditions dans lesquelles il a immigré : la France était alors en demande de main d’œuvre étrangère pas chère et faisait venir des travailleurs algériens. Il décrit les cabanons misérables dans lesquels ses camarades et lui étaient hébergés.

Lieu d' abandon et de mort, symboliquement fort d'un point de vue social, cette décharge de voitures apparaît aussi, au fil des récits recueillis, comme le lieu d'une seconde vie. Dans cet espace marginal et parallèle se met en place un circuit de récupération, de débrouille à partir duquel « revivent » devant la caméra de Nadège Trebal des visages et des mots bien souvent invisibles.