Ceci est mon corps

Curé au fond de l’Ardèche, Gabin se rend à Paris pour retrouver Marlène, une comédienne névrosée dont il est tombé amoureux à la fin d’un stage de thérapie. Outre qu’elle ne se souvient plus de lui, Gabin découvre qu’elle partage son appartement avec Renato - travesti sur scène et comptable de profession, vit en couple avec Emily et a pour amant un dénommé Christian, marié et incapable de quitter sa femme. Malgré tout, se faisant passer pour un « travailleur social », Gabin s’incruste, espérant séduire Marlène sans se rendre compte qu’il émeut surtout Emily tout en plaisant à Renato. Dès lors, de cours de théâtre en séances de fumette, de confidences en découvertes sexuelles, Gabin va se réapproprier son corps, sa liberté, ses désirs. Parallèlement, Michel Onfray et Michel Serre commentent les épîtres de saint Paul et le comédien incarnant Gabin suit une psychanalyse transgénérationnelle avec Bruno Clavier pour comprendre ce que son inconscient a hérité du fait que sa grand-mère paternelle était réellement fille de curé.

Ceci est mon corps apparaît comme ovni jubilatoire et libérateur tant par ses dialogues décapants que ses situations incongrues. Mais il est aussi émouvant grâce au charisme de Jérôme Soubeyrand tout autant qu’éclairant avec les inserts des philosophes Onfray et Serre et du psychanalyste Clavier autour de saint Paul, du corps et de l’esprit, du christianisme, de la transmission intergénérationnelle. Le « face à face » Onfray-Serre se révèle même inattendu au final.