Chantrapas

Pour Nicolas, un jeune réalisateur géorgien, la vie de famille et le cinéma ne font qu’un, dans un joyeux et rafraîchissant capharnaüm. Mais la censure politique en vigueur dans son pays contrarie ses désirs de cinéaste. Admiré à l’étranger, il s’exile en France où il espère être soutenu par des producteurs qui respectent son travail. Or, il s’avère tout aussi compliqué pour lui de mener à bien son projet, cette fois-ci pour des raisons d’incompréhension artistique : ses financiers ne comprennent rien à sa poésie et reprennent le film en main pour le monter eux-mêmes.

Il est difficile de ne pas voir dans Chantrapas une autobiographie du cinéaste géorgien, auteur d’Il était une fois un merle chanteur et de Pastorale, dont plusieurs films furent interdits par le régime communiste. Comme son personnage principal, il partira travailler en France. Otar Iosseliani mène ici une réflexion sur l’art et les batailles à livrer pour rester fidèle à soi-même. Malgré la gravité de son sujet, le film garde une fraîcheur et une forme de légèreté très gracieuse, au service d’une poésie authentique et d’une émotion profonde.