Chez Léon coiffure

Entre 2007 et 2011, un salon de coiffure à Paris. Mieux qu’un confessionnal, ou le divan d’un psy, le fauteuil devant la glace délie les langues, et l’homme aux ciseaux, Dominique Léon n’a pas son pareil pour mettre à l’aise. La caméra de François Lunel suit les conversations d’une poignée de clients avec leur coiffeur, pendant 4 ans. Parmi eux, Isabelle, célibataire au chômage ; Jacques et Jeanne, deux retraités qui se chamaillent, lui révolté par la société actuel, nostalgique du monde de sa jeunesse, elle, se moquant gentiment de lui ; David, fils unique, étudiant en médecine, fait tout bien comme il faut, mais laisse poindre une certaine inquiétude ; Guillemette qui a perdu son mari en 2007, après 40 ans de vie commune, et doit réapprendre à vivre seule. Ces personnages, représentatifs de la société française, parlent politique dans le contexte des élections de 2007, puis 2011, mais aussi de leurs projets, leurs espoirs, leur passé, leur avenir et leur vie dans une grande ville.

François Lunel (Jours tranquilles à Sarajevo, ou Les Embarqués) pose sa caméra avec discrétion et bienveillance dans ce salon de coiffure et filme le reflet de ses « sujets » dans la glace, laissant la parole au maître des lieux et ses invités, sans guider leurs conversations.