City of Darkness

A ne pas rater pour les amateurs de bastons incroyables, je crois que depuis The raid 2 je n'avais pas vu ça aussi spectaculaire! Mais le film n'est pas que ça, il y a aussi une ambiance visuelle tout à fait réussi. Et surtout il réussit à rendre attachant ses protagonistes, chose qu'oublie souvent de faire ce genre de cinéma axé sur le visuel. Par contre un scénario assez simple, avec quelques facilités telle la coïncidence que je vous laisse découvrir. Une excellente surprise, sous un titre passe-partout...

Une histoire de clans et de vengeance dans le Hong Kong des années 80 au cœur de la Citadelle de Kowloon, zone de non-droit, sorte de tour de Babel moderne, fourmilière foisonnante régie par Cyclone qui va prendre sous son aile un dénommé Chan Lok-kwun, réfugié qui cherche à gagner de l'argent et à acquérir des papiers.
Aussi folles que le décor, les rixes successives entre les Triades sont filmées à une telle vitesse et avec un sens si aigu de la chorégraphie qu'elles en deviennent des purs moments de mise en scène, complètement irréelles et forcément ludiques et jouissives.
Non dépourvu d'un background social et politique, City of Darkness est un régal permanent, une tempête de plans et de trouvailles qui ne semble jamais se calmer pour notre plus grand plaisir. La mise en scène y est réglée comme du papier à musique, millimétrée et efficace, d'une élégance paradoxale dans le déplacement aérien des corps, tirant le meilleur parti de la verticalité des lieux.
Moins sophistiqué que Limbo (2023), le nouvel opus du hongkongais Soi Cheang se révèle cependant un parfait objet d'entertainment, divertissant et intelligent, sachant ménager quelques pauses où perce aussi la perspective d'une transmission, de laisser la place aux jeunes. Énergique et excitant.