Cobb

De 1905 à 1928, à force d'ambition, de volonté, Tyrus Raymond Cobb parvint à s'imposer comme superstar du baseball. Méprisant, il ne frayait qu'avec les personnalités d'alors : écrivains, comme Hemingway, financiers, hommes politiques, présidents. Jouissant d'une réputation exécrable, premier sportif millionnaire, il vivait seul dans sa tour d'ivoire. Vers la fin de sa vie, en 1961, il contacta Al Stump, fameux journaliste, à qui il dicta son autobiographie comme il l'aurait fait à un vulgaire secrétaire. Irrité, mais fasciné par la complexité du personnage, Stump tint bon, découvrant derrière le "superbe", un homme blessé par des drames et échecs passés, monstre d'orgueil, ambitieux, parfois d'une déconcertante humanité soigneusement dissimulée.

Al Stump rédigea deux textes. L'un, dicté par Cobb, officiel, publié à la mort du grand sportif, le second, vingt ans plus tard, en 1980, nous révélant toutes les facettes du personnage. Pour réaliser son film, Ron Shelton, à qui l'on doit déjà Duo à trois, s'est inspiré de "My Life in Baseball", de Ty Cobb et Al Stump, ainsi que de ce fameux "papier" plus révélateur.