Compliance

Journée lourde pour Sandra, gérante d’un fast-food d’une banlieue de l’Ohio : elle attend une inspection de sa direction, a vu son stock détruit car le congélateur a été mal refermé la veille, et a beaucoup de monde… Là-dessus, elle reçoit l’appel du lieutenant Daniels qui accuse Becky, une de ses employées, d’avoir volé une cliente. Débordée, ébranlée, Sandra le croit sur parole, place Becky sous surveillance et se met à obéir aux injonctions du policier qui vont se révéler de plus en plus incongrues et bientôt perverses. Pourtant, à de rares exceptions près, Sandra et les proches à qui elle va demander assistance pour complaire au policier vont obéir…

Pour son deuxième film, Craig Zobel revisite le problème de la soumission à l’autorité, déjà évoqué dans I comme Icare (Verneuil-1979) pour le milieu universitaire et L’expérience (Hirschbiegel-2000) pour le milieu carcéral. C’est toujours aussi effrayant, d’autant qu’ici, outre une atmosphère oppressante et un scénario sans temps mort, le réalisateur s’inspire d’un fait divers qui s’est déroulé à Louisville (Kentucky) en 2004, se répéta 70 fois durant 10 ans sur 30 États, avec des gens acceptant d’obéir sans même la présence physique du donneur d’ordres ! Finalement arrêté, le coupable se révéla être un gardien de prison aspirant à devenir policier. Compliance a été sélectionné aux festivals de Sundance (USA), Locarno (Italie) et Deauville 2012.