Couleur de peau : miel

À la fin de la guerre de Corée, le sud de la péninsule s’est vu subitement peuplé d'enfants dont on ne connaissaient ni les parents, ni les origines. Suite à la mise en place d’une politique d’adoption particulièrement appuyée, ces orphelins de la guerre ont donné lieu – hélas, bien malgré eux – à une petite diaspora. Jung est l’un de ces laissés-pour-compte. Adopté par une famille belge, il se trouve dès son enfance tiraillé entre sa nouvelle vie d'une part, et déracinement et quête d’identité de l'autre. Nombreux sont en effet les défis qui l’attendent : peut-il s’adapter à une société où il se sent à la fois chez lui et ailleurs ?

Adapté du roman graphique éponyme, Couleur de peau : miel se présente comme un véritable éloge du métissage. Ce goût du mélange se trouve confirmé dès le premier plan : prenant simultanément les allures d’un film d'animation et d’un documentaire, ce récit autobiographique brasse les différentes expériences du dessinateur Jung, sans jamais tomber dans la simple description des faits. De par son style original et son inventivité formelle, ce long métrage semble ouvrir de nouvelles perspectives ; le tandem Jung/Boileau participe à l'élargissement des frontières du genre documentaire.