Daratt

Dans un village tchadien, un vieil homme aveugle et son petit-fils apprennent par la radio l’amnistie de tous les criminels de guerre. Décidé à venger coûte que coûte la mort de son fils, le grand-père confie à son descendant, Atim, "celui qui est orphelin", la mission de retrouver le meurtrier impuni de son père et de le tuer. Le jeune homme arrive en ville la rage au ventre, le regard sombre et dur, trop orgueilleux pour accepter le moindre geste amical. Après avoir repéré la maison du criminel qu’il recherche, Atim le provoque en recrachant le pain que ce dernier, boulanger, lui offre. Pourtant ce geste ne l’empêchera de rentrer comme apprenti chez cet homme, Nassara, qu’il observe au travail, dans son quotidien, faute de parvenir à lui tirer dessus. Progressivement, s’instaure entre les deux hommes une relation ambiguë, mélange silencieux de défiance et de confiance.

Tous les acteurs de Daratt sont non-professionnels : au Tchad, il n’y a de toute façon pas d’acteurs professionnels. Ali Bacha Barkaï, qui tient le rôle d’Atim, est un jeune lycéen que Mahamat-Saleh Haroun a d’abord choisi pour son regard, particulièrement intense, mais également pour son amour de la poésie.