Dead Man Talking

Sur le point d’être exécuté au poison dans une prison désaffectée, William Pascal Lamers a droit à une dernière déclaration. “De combien de temps ?” demande-t-il au nouveau directeur, Karl Raven, pressé car c’est l’anniversaire de sa fille. La loi ne le précisant pas, il est convenu qu’il parlera à volonté mais sera exécuté s’il s’arrête plus de 10 secondes. Tel Shéhérazade, William commence donc à raconter sa vie. Entre un gardien scrupuleux, un gouverneur excluant toute bavure à 30 jours des élections, la présence d’un journaliste, la télé qui transforme l’événement en “prime time” populaire et sa propre fille prise d’empathie pour le condamné, Raven voit son existence virer au cauchemar. Tout empire quand la directrice de communication du sortant, qui prône l’exécution, échafaude une machination pour éliminer William, alors que le concurrent du gouverneur a promis de gracier William s’il était élu…

Patrick Ridremont nous offre une fable sur le besoin d’exister d’une folle originalité, multipliant dialogues pointus et trouvailles visuelles. Un premier film qui ravira les amateurs d’ambiance et d’humour décalé estampillé Frères Coen, Jean-Pierre Jeunet voire Mel Brooks. François Berléand est stressé à souhait, Virginie Effira (ex-femme du réalisateur) glaçante de cynisme et le regretté Christian Marin y interprète son ultime rôle. Ce film a été Prix du Public aux festivals de St Jean de Luz, la Réunion et Namur (2012).