Délire express

Dale exerce un métier un peu spécial : il délivre des notifications de mise en demeure et se déguise afin d’approcher ses proies sans les effrayer, leur faire décliner leur identité et leur remettre une enveloppe. Pour supporter ce job et les insultes qui vont avec, Dale fume beaucoup et pas que du tabac. Il se fournit chez Saul qui lui vend, en exclusivité, un soupçon de « pineapple express », un mélange détonant de ce qui se fait de mieux dans le genre. Une nuit, alors que Dale planque dans sa voiture devant la maison d’un ses « clients », il est témoin d’un meurtre. Terrorisé, il jette son joint avant de démarrer en trombe et de se réfugier chez Saul. Mais le mégot abandonné permet rapidement à l’assassin de retrouver leur trace…

Avec Délire express, les joyeux drilles d’Apatow Productions s’essaient à un genre nouveau : la comédie d’action. On retrouve le génial Seth Rogen (40 ans, toujours puceau, En Cloque, mode d‘emploi) dans son rôle habituel de looser qui se révèle plus profond, plus futé et plus courageux, aux côtés de James Franco (En cloque…, Harvey Milk, Dans la Vallée d’Elah) formidable en petit vendeur pas futfut et pas intrépide pour un sou. Malgré un message sous-jacent un peu moralisant — fumer de l’herbe, c’est pas bien — le film, grâce à un rythme de film d’action et à l’humour décalé auquel nous a habitués Apatow, soulève des questions plus graves. Tout d’abord deux loques en fumette perpétuelle, Dale et Saul apprennent beaucoup sur eux-mêmes et découvrent avec fierté de quoi l’adversité peut les rendre capables.