Dernier maquis

Patron d’une entreprise de réparation de palettes repeintes en rouge vif et gérant d’un garage de poids-lourds, le trop souriant Mao décide d’ouvrir une mosquée au sein de ses entrepôts pour ses employés musulmans. Pour avoir des chances d’être élu imam, l’un d’entre eux se circoncit lui-même, mais il découvre, dépité, que son douloureux geste n’a servi à rien : un imam a été désigné d’office par Mao qui ne compte absolument pas revenir sur son choix (il a de quoi faire pression puisque c’est lui qui tient les cordons de la bourse). Les travailleurs réalisent progressivement que la création de cette mosquée est une façon de détourner leur attention des réels problèmes de l’entreprise et des retards de salaires dont ils sont victimes.

En sélection à la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Dernier maquis est le troisième long métrage de Rabah Ameur-Zaïmeche qui confirme ici non seulement ses talents de cinéastes – le travail sur le rythme et la couleur est remarquable - mais aussi un vrai désir d’expérimentation cinématographique, le tout au service d’une analyse percutante de notre société. C’est Rabah Ameur-Zaïmeche qui joue le rôle, ingrat, du patron.