Des chevaux et des hommes

Dans la même petite communauté islandaise, Kolbein, hobereau local, couve jalousement sa jument blanche Grana de même que Solveig, chez qui il se rend, est attachée à son étalon noir Brunn tout en étant éprise de lui. Voilà que Grana se laisse monter par Brunn sous leurs yeux alors même que Kolbein est en selle… Amateur d’alcool fort, Vernhardur plonge en mer avec son cheval Jarpur pour rejoindre le chalutier russe Kropotkine qui passe au large et acheter de la vodka forte. Trop forte. Grimur coupe les barbelés que son voisin Egill, qui préfère le tracteur aux chevaux, a placés en travers des chemins municipaux. Furieux, Egill se lance à sa poursuite pour se venger… Juan Camillo, un autochtone espagnol, est si transi d’amour pour la belle Johanna qu’il accepte une balade à cheval lors même que se profile une tempête de neige…

Pour son premier film, Benedikt Erlingsson réalise un western islandais aussi original que cruel et jubilatoire, découpé en cinq histoires liées les unes aux autres, où l’humour noir sert de colt et où le John Ford de l’Homme Tranquille (1952) aurait croisé l’Aki Kaurismäki des Leningrad Cowboys (1989 et 1994). Humains et chevaux s’y côtoient, meurent, vivent, s’aiment et s’épient jusqu’à se confondre.