Des trous dans la tête

Guy revient sur l’île dans laquelle il passa son enfance, pour y remémorer une rencontre marquante. À l’époque, il vivait avec ses parents et sa sœur Sis, une adolescente séduisante. Son père, omniprésent mais presque invisible, passe ses nuits et ses journées au laboratoire. Sa mère, dominatrice et manipulatrice, s’occupe du phare et de l’orphelinat tenus par la famille. À l’arrivée de Wendy Hale, jeune détective célèbre, Guy tombe follement amoureux. Wendy, elle, est amoureuse de Sis, et se fait passer pour son frère Chance Hale pour la séduire. Sous la répression de la mère, les trois jeunes mèneront leurs amours et leurs enquêtes, pour essayer de découvrir quelle mystérieuse substance se cache derrière les trous dans la tête que chacun des orphelins arbore.

Après l’excellent The saddest music in the world, Guy Maddin revient sur grand écran avec des « souvenances » à moitié autobiographiques, sélectionnées à Berlin, à Toronto et à New York. Tourné en super 8, le film enquête sur le passé, les secrets, les regrets et l’inconscient. Les techniques de cinéma muet, ainsi que les décors et les cadrages, aboutissent à un expressionnisme vif, teinté de fantaisie surréaliste. Rares sont ceux qui cherchent à faire de l’image en mouvement quelque chose de personnel, et nous sommes ravis de retrouver un de ses représentants les plus inventifs : Maddin nous livre des images (des photogrammes, des métaphores, des histoires) d’une liberté inouïe, et d’une rare beauté ! À ne pas rater !