Deux temps, trois mouvements

Adolescent renfermé, tout juste établi au Québec, Victor vit d’autant plus mal le deuil de son père décédé il y a un an que la relation avec sa mère Adèle est chaotique. Cette dernière se trouve souvent absente, du fait qu’elle a trouvé un travail dans un bar de nuit l’amenant à dormir le jour. De retour de chez le proviseur pour avoir été une fois de plus en retard en cours, Victor se réfugie sur le toit du lycée. Là, il voit un jeune élève au bord du vide. Il s’en approche et lui met la main sur l’épaule. Le garçon tombe. Suicide ou accident dû à sa surprise quand Victor l’a touché ? Culpabilisé, Victor va, pour le savoir, tenter de découvrir qui était ce garçon, en se rendant chez lui, à travers son meilleur ami Samuel ou encore en explorant le baladeur numérique qu’il lui a subtilisé après sa chute. Simultanément, il découvre la sexualité avec Isabelle, une amie de classe, tandis que sa mère semble vouloir refaire sa vie sur place auprès de Mathias, un autre choc pour Victor …

Ce premier long-métrage de Christophe Cousin aborde avec justesse, sensibilité et pudeur, la vie, la mort, la virginité, la sexualité, bref le passage de l’adolescence à l’âge adulte à travers les yeux de son héros. Le dialogue, mesuré, invite le spectateur à remplir les silences. Constant, le sentiment est aussi présent que prégnant.