Dissidente

Les ravages de la mondialisation sont par définition partout. Il est ainsi intéressant d'avoir un point de vue géographique inédit, celui de l'exploitation de travailleurs venus du Guatemala dans une entreprise agricole du Québec. Celle-ci va prendre des proportions dramatiques et impliquer tous les protagonistes, y compris la jeune Ariane embauchée pour servir de traductrice.
Le film souffre hélas de deux défauts majeurs. D'une part, sa propension justement à dramatiser plus que nécessaire, en multipliant les axes narratifs (les soucis personnels d'Ariane, ses liens avec le responsable de l'entreprise paraissent superfétatoires et édulcorent l'ensemble). D'autre part, le choix de la forme et le sous éclairage permanent impriment à l'ensemble une distance qui crée un malaise imperceptible, mais tenace.
En dépit de l'intérêt du sujet, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien dans Dissidente sans qu'on parvienne réellement à le saisir et le formaliser. Mais il est évident que la gêne provient davantage de la mise en scène que des mauvais traitements (qu'on ne nous épargne guère, y compris cette séquence assez hallucinante à l'hôpital) infligés aux ouvriers sud-américains.

Drame canadien sur la souffrance et l'exploitation au travail... Une femme d'origine guatémaltèque est recrutée comme traductrice dans une usine de transformation alimentaire faisant appel à de la main d'œuvre d'origine sud-américaine... après avoir aveuglement transmis les messages des cadres de l'entreprise, elle se rend compte des abus dont font l'objet les employés et se rebelle à son tour ce qui lui vaut de perdre son emploi... Un film sur les ravages de "la soumission a l'autorité" dans le monde de l'entreprise.