Djeca

Orpheline de guerre avec son frère Nedim, Rahima, 23 ans, ancienne délinquante, s’est reconstruite en se convertissant à l’Islam. Elle travaille dans un luxueux restaurant tout en veillant sur son cadet dans une Sarajevo à la violence prégnante (dans la rue, au collège, en famille…). À l’approche de Noël, Nedim se bat au collège avec le fils d’un puissant ministre, lui cassant même son I-Phone. Rahima est convoquée par la directrice. Nedim a trois jours pour présenter ses excuses au Ministre et rembourser l’appareil sous peine d’être remis aux services sociaux, d’autant qu’il a multiplié les absences. Inquiète, Rahima espionne alors son frère et lui découvre une double vie. Tout se complique quand, demandant au ministre un délai pour le rembourser, celui-ci lui propose “une autre solution” qu’elle refuse tout en le menaçant…

Pour son deuxième long-métrage en plans séquences subtilement chorégraphiés caméra à l’épaule et illustrés par une bande son évocatrice, Aida Begic (déjà Grand Prix de la Critique à Cannes avec Première neiges (2008)), pose avec pudeur et intensité la complexe question de la résilience mais aussi celle de toutes les différences dans cette interminable période de transition que traverse la Bosnie depuis la fin de la guerre voici 16 ans. En 2012, Djeca a reçu les prix “Mention Spéciale du Jury” (Cannes) et de la Meilleure actrice (Sarajevo).