Don't look back

Pendant trois semaines et demie, Pennebaker a filmé Dylan lors de sa tournée en Angleterre, en avril-mai 1965. Vingt heures de film dont il n'a conservé que 96 minutes (dont une en couleur). Il s'agissait moins pour lui de faire un reportage sur le chanteur que de répondre à cette question de Persan : Mais comment peut-on être Dylan ? Tout le charme du film vient de là : Dylan apparaît au naturel, passant de chambres d'hôtel remplies de journalistes et de parasites divers à des salles bondées de fans. La pression exercée sur lui agite jusqu'à la caméra. Dylan doit non seulement remplir la salle mais défendre des convictions. Selon les jours, il se débat dans le chaos ou plane au-dessus, obsédé par la musique, la politique, les journaux et l'idée de faire la nique à Donovan. On retrouve dans un joyeux pêle-mêle Joan Baez évidemment, Marianne Faithfull, l'inévitable Donovan et les bribes des chansons de l'époque, dont la célèbre "The times they are changin'" ...

Plus qu'un documentaire (même si c'en est un, et du meilleur cru), Don't look back apparaît aujourd'hui comme un film sur la nostalgie. Ça sent le Solex, les premières amours et les fleurs de pavé.