Drift Away

Bahareh est une jeune femme au tempérament maladivement introspectif et aux habitudes nocturnes : cloîtrée dans son appartement parisien, elle éprouve beaucoup de mal à surmonter ses souffrances passées et se réfugie dans ses lectures et sa solitude. Afin d’augmenter ses revenus, elle décide de proposer une sous-location à Robert, un jeune cadre de banque au comportement parfois erratique. Si la cohabitation s’annonce distante et silencieuse au départ, les deux colocataires finissent peu à peu par se rapprocher. Un soir, Robert présente ses deux meilleurs amis à Bahareh…

Dans son premier long-métrage, Daniel Sicard assume d’entrée de jeu des choix artistiques marqués. En accord avec son chef opérateur Acacio de Almeida, le néophyte nous livre un film tourné en scope et de bout en bout sous-exposé, ce qui donne lieu à des tonalités sombres et pâles. Outre le fait qu’une telle démarche sert au propos de Drift Away, le réalisateur s’empresse d’élargir la portée de celle-ci en ajoutant qu’il voulait « à tout prix fuir la course à la prétendue netteté, l’image publicitaire qui infecte le cinéma ».