En eaux troubles

Jens se présente comme un jeune prisonnier inculpé pour le meurtre d’un enfant, et une sombre figure du mal. Mais il est aussi un musicien virtuose, ce qui lui ouvre un espoir de réinsertion. Libéré, il répond à l’annonce d’une église qui recherche un organiste et, grâce à son talent magistral, se voit vite engagé. Jens commence à retrouver une certaine stabilité mais la relation qui naît entre lui et Anna, la pasteure, fait naître un bonheur qu’il a du mal à assumer. Ses démons l’habitent toujours : les yeux de cet enfant mort quelques années plus tôt. Tout s’écroule bientôt lorsque pénètre dans l’église la mère de sa victime. Le reconnaissant, elle va compromettre les bases de sa nouvelle vie et l’obliger à régler ses comptes avec son passé : une épreuve aux risques tragiques, un fil tendu entre la vie et la mort.

Erik Poppe livre ici une réflexion sur la culpabilité de chaque être humain, le péché originel. Tout se trouve construit sur l’opposition de l’ombre et de la lumière, de la joie et de la tristesse, du devenir libre et du poids du passé. Jens est un monstre mais lorsqu’il joue, il inspire les sentiments les plus célestes. L'orgue somptueux se révèle être la clé de ce film : la musique mêle les accents légers et les basses sombres et ténébreuses. Une bande son fascinante qui accompagne ce drame philosophique.