En mai fais ce qu'il te plaît

Le soir tombe sur l'unité Le Corbusier en ce jour de mai, pas comme les autres. Dans 12 minutes précisément, toutes télés allumées, ses habitants vont apprendre qui a été élu dernier Président de la République du XXe siècle. Chacun vivra différemment ce court laps de temps. Chez ce jeune couple où la lâcheté se manifeste avec l'intrusion involontaire d'un cambrioleur. Là, nous rencontrons un "papa-copain" que son fils adolescent rejette pour un "gourou". Ailleurs, une cérémonie de mariage vire au tohu-bohu, tandis qu'une vieille dame solitaire dans son appartement remue inlassablement les ombres du passé. Un chômeur, ex-cadre supérieur déprimé, est sur le point de devenir un meurtrier, tandis qu'un instituteur laborieux bascule dans une folie incendiaire sur air d'Opéra. Pendant ce temps, son épouse, infirmière, pour le rendre jaloux, se donne à un motard, dealer sur les bords, oubliant toutes précautions.

L'architecture de Le Corbusier se prête à merveille à ce récit, disons plutôt à ces sept "fables" constituant un puzzle dont chaque pièce s'imbrique l'une dans l'autre, malgré le désordre apparent stigmatisant la Société de notre fin de millénaire.