Entre deux mondes

Bien que son frère ait déjà laissé sa vie au cours des opérations menées en Afghanistan, Jesper accepte d’y retourner avec les forces de l’Otan. Cet officier allemand rallie alors un camp tenu par une milice locale, son but étant de les épauler dans leur combat contre les Talibans. Le jeune Tarik lui servant d’interprète, il tente de gagner la confiance des autochtones mais se confronte au fossé qui sépare ces deux univers : face à la démarche protocolaire de leurs alliés occidentaux, les combattants locaux défendent bec et ongles leurs méthodes et leurs priorités. Lorsque son interprète et sa sœur deviennent la cible des Talibans, Jesper doit choisir entre sa conscience et son devoir militaire.

Tout en déployant des procédés narratifs de facture plutôt classique, Feo Aladag fait montre d’une grande sensibilité dans le traitement de ce sujet douloureux. À l’instar de son précédent long-métrage (L’Étrangère, 2010), la réalisatrice autrichienne nous livre le portrait nuancé d’un personnage tiraillé " entre deux mondes ", multipliant pour ce faire les ellipses et les dilemmes de conscience. Enfilant les casquettes de réalisatrice, scénariste et productrice, Aladag confirme ainsi son style à la fois conventionnel, retenu et délicat.