Étreintes brisées

Mateo Blanco est scénariste. Il est devenu aveugle à la suite d’un accident de voiture qui a coûté la vie de Lena, celle qu’il aimait par-dessus tout. Mateo choisit alors de porter définitivement son pseudonyme : Harry Caine. Harry avait refoulé son passé douloureux, mais Diego, le fils de Judith, sa directrice de production, a un accident et vient, en l’absence de sa mère, vivre chez lui. Il trouve une photo de Lena et questionne son hôte…

Ce film d’Almodóvar est admirablement romanesque et sa forme narrative infiniment complexe et intéressante. Car Mateo/Harry, écrivain et cinéaste, a une double personnalité (comme Lena, d’ailleurs) et, en recollant mentalement les morceaux d’une photo déchirée, il « monte » littéralement un récit dont on ne sait jamais s’il est vrai ou fantasmé, une sorte de confession elliptique. Le film rend hommage au cinéma : les références abondent et cohabitant avec les thèmes de prédilection du réalisateur : l’amour, la mort, le double, la maladie et le handicap. Les acteurs y sont parfaits.