Félix et Meira

Jeune épouse obéissante de Shulem, mère aimante de leur petite Elisheva, Meira, alias Malka, étouffe au sein de sa communauté hassidique de Montréal (Canada). Seule « folie » : jouer à la morte quand son mari la culpabilise d’écouter de la musique ou de dessiner (mais jamais des êtres vivants). Athée, Félix rend pour la première fois depuis 10 ans visite à son père agonisant et atteint d’Alzheimer. Sans attache, il confie à sa sœur Caroline qu’il va dilapider sa part d’héritage. Sauf qu’il rencontre Meira par hasard et l’approche au détour de leur plaisir partagé pour le dessin. Dès lors, entre attirance irrésistible, évitements et peur de la transgression, ils vont chercher à se revoir, lui pour trouver un sens à sa vie et elle donner une vie à ses sens. Pressentant que son épouse change, Shulem l’envoie « se retrouver » chez sa sœur à Brooklyn. Mais Meira prévient Félix qui l’accompagne…

Pour son troisième long-métrage, Prix du meilleur film devant Mommy de Dolan (Toronto - 2014), initialement prévu pour être une comédie, Maxime Giroux trousse une histoire d’amour aussi pudique que belle et sensible, opposant à des dialogue secs et « utilitaires » des silences pleins et lumineux dans un décor urbain aussi froid que les cœurs brûlent, il explore avec respect mais sans en éluder la rigueur le milieu juif ultra-orthodoxe de la quatrième diaspora hassidique du monde.