Foudre

Foudre ou le diable au corps... une novice est amenée a rejoindre sa famille pour l'aider aux travaux des champs au décès de sa sœur ainée considérée comme déchue par ses parents car ayant eu des rapports intimes avec les garçons du village... Elisabeth à son tour succombe aux plaisirs de la chair... Des paysages de nature luxuriante... Beaucoup de longueurs cependant...

L'action a beau se passer au début du vingtième siècle au cœur d'une vallée du sud de la Suisse, le sujet n'en est pas moins moderne et actuel, celui de l'émancipation par la découverte de son corps et de la sexualité d'Elisabeth, 17 ans, sortie de son couvent pour venir en aide à sa famille paysanne suite à la mort de sa sœur aînée.
Premier long-métrage de Carmen Jaquie, Foudre se singularise par la communion organique qu'il opère entre l'éveil des sens et la nature foisonnante. Le ton est d'abord élégiaque, la voix off d'Elisabeth qui raconte son histoire et lit les passages d'un cahier laissé par sa sœur est empreinte de grandiloquence poétique, qu'une musique souvent pompière alourdit encore. La réalisatrice tourne volontiers le dos au réel : on peine à imaginer une vie de labeur alors que les escapades et fêtes se multiplient.
Au final, en dépit d'une forme aussi bien maîtrisée qu'ostentatoire, voire prétentieuse par endroits, Foudre s'inscrit dans l'air du temps et nous administre ainsi une énième piqûre de rappel. On finit par naviguer entre l'impertinence mesurée sous couvert d'une apparente subversion et un discours creux et vain sous prétexte de considérer la sexualité comme lieu de recherche.