France

Ils sont rares les films qui proposent une vision et une mise en scène en accord avec celle ci.
Et magnifiquement incarnée par Lea Seydoux.

La vie professionnelle d'une célèbre présentatrice (Léa Seydoux) d'une chaîne d'information télévisuelle. Populaire par ses reportages sur les terrains de guerre mais usée par la fréquence et son couple qui bat de l'aile, elle décide d'arrêter suite à un accident ou elle renverse un livreur en scooter et fait une cure de repos dans un grand hôtel des Alpes Suisse ou elle fait la rencontre et tombe amoureux d'un professeur de latin qui est en fait un journaliste qui la dégomme. Néanmoins, elle décide de rebondir en reprenant son émission avec son assistante (Blanche Gardin) et un reportage choc sur des syriens qui fuient leur pays sur un canot mais son assistante fait une bourde en ouvrant les micros alors qu'elles discutent sur les images de ce reportage qui passe en direct. Second drame professionnel, elle continue à enquêter en France sur un fait divers sur la côte d'Opale.
Bon film dans l'esprit du réalisateur faisant jouer acteurs professionnels et simple public d'un jour. Il montre la jungle de certains journalistes qui ont les dents longues et leurs croches pieds face à la popularité du public qui les considèrent comme des dieux de l'information.
Sacré investissement personnel de Léa Seydoux dans ce rôle ou elle apparaît glamour et au bord du désespoir avec des images qui ne la mettent pas en valeur notamment la scène dans sa voiture filmée ou elle craque ses mimiques du visage son sidérante.
Blanche Gardin très bien en assistante rassurante même dans les galères. A voir.

Assez vite, on perçoit les limites :
1. du propos, critiquer les media ne sert à rien.
2. du talent de Léa Seydoux, promise à un avenir obscur.
3. du talent de B. Dumont, qui, à mon avis, n'a pas de don particulier pour le cinéma.
Je n'ai pas lu d'entretien sérieux avec ce cinéaste, je ne sais pas quelles sont ses références, ses admirations. Le peu que j'ai pu lire ou entendre m'a semblé positivement puant de prétention.
J'avais vu ses deux premiers films et avais adhéré à La Vie de Jésus, revu ces jours derniers à la Cinémathèque française, j'ai "repris contact" avec son cinéma, assez récemment avec Camille Claudel et Ma Loute, qui ne m'ont guère impressionné.
4. de la très mauvaise musique de Christophe, qui assomme, accable, désespère.

Lea Seydoux - seule étoile d’un film qui manque d’équilibre et de justesse.
Les idées, le scénario, la satire de l’audimat et les réflexions que le film apportent sont bien trouvés mais auraient mérité un film à la hauteur.
Les dialogues sont extrêmement pauvres (merci Blanche Gardin), la musique mono-thématique (merci Christophe de ne pas tenter de faire du Hans Zimmer) et les plans bien trop longs, dirigistes, mal cadrés, mal exposés aux contrastes (parfois sublimes d’un gros plan ou d’un paysage vu d’en haut) font de France un film audacieux qui aura cherché à sortir de l’ordinaire (comédie sur la audimat il fallait y penser) et tenter d’apporter un regard sur l’actualité (la question de l’objectivité est au cœur de notre époque)
Cependant, il n’en reste pas moins que ces belles idées ne trouvent pas leur place dans ce film, tantôt ennuyeux, tantôt réducteur, et qu’il manque cruellement d’évolution narrative

Léa Seydoux est magistrale en journaliste-star, froide et cynique. La réalisation impeccable de Bruno Dumont et l'ultime bande originale de Christophe font de France une œuvre marquante.

C'est le premier film de Bruno Domont que je vois, je ne sais donc pas si cela correspond à son style habituel. Mais j'avoue que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. Parce que les plans sont très longs, et je n'ai pas ressenti d'émotions dans ce film, car le caractère de France de Meurs est trop marqué, pas très crédible. Le point positif: les acteurs sont bons, notamment Lea Seydoux et Blanche Gardin. Et le film est très esthétique : les images sont belles, les décors sont rares. Le sujet était intéressant, mais on n'apprend rien.

C’est toujours avec une certaine impatience que j’attends le nouveau film ou la nouvelle mini-série de Bruno Dumont.
Avec des amis nous avons été accrochés à l’écran. Du début à la fin. Parce que une nouvelle fois la mise en scène et les silences comme les gros plans des visages, chers à Bruno Dumont, nous éblouis et nous interrogent.
Un grand film sur le cynisme. Et tellement vrai !…comme le cinéma de Dumont. Bravo !

Film singulier, intelligent et presque désagréable... normal : France, n'est pas là pour être aimée mais pour faire du chiffre (comme le rappelle durant 2 heures la stupéfiante dadame de la com' campée par Gardin, ressassant ses conseils de recette, d'une vulgarité inouÏe).

Politiques, philanthropes, prolos, journalistes, bargeots, cette dystopie satirique n'épargne personne et donne envie de revoir en salle les précédents films de Bruno Dumont, notamment Jeanne, autre guerrière capturée par le réalisateur.

Sélectionnez la salle où apprécier en grand Léa Seydoux fendre l'armure (et se démaquiller), la dernière musique de Christophe, les excellents "faux raccords" hitchcockiens, la nature (désert, montagnes, mer) qui ne sait mentir, les costumes so fashion, les décors (appartement sarcophage, décorum bling bling de la TV), ces couleurs sirupeuses propres aux plateaux de la folle du logis.

Portrait saisissant de vérité d' une femme narcissique, manipulatrice, froide, mère et épouse indifférente, qui n'a de cesse que de briller sous les feux des projecteurs telle une star de cinéma qui finalement révèle qu'elle n'est pas entièrement dépourvue de sensibilité lorsqu'elle est elle-même prise au piège d'un journaliste...
Lea Seydoux crève l'écran...

Léa Seydoux pleure ici beaucoup mais son personnage - assez caricatural -cherche aussi son malheur en cédant à tous les attraits que peut générer un bon audimat quand on bosse à la télévision. Blanche Gardin à cet égard interprète son assistante très personnelle, son Sganarelle en jupon, qui met parfaitement en lumière et à sa façon très pince-sans-rire le principe de ce que doit faire une star de la télé si elle veut vraiment bien réussir. C’est assez délectable.

Dès lors la larme à l’œil quasi permanente de Léa alias « France de Meurs », ça fait toujours mécaniquement de l’audimat.. En particulier quand on est sur le terrain face aux pires catastrophes de l’humanité et que les risques de reportages sont réels.
Mais jusqu’à quel point ?

J’avais beaucoup aimé le film « Ma loute » du même réalisateur Bruno Dumont. On retrouve ici son style, sa signature, ses silences et les espaces cadrés bien prolongés pour mieux faire ressentir l’instant présent. Le film a beaucoup de charme.