Goltzius & la compagnie du pélican

Pays-Bas, XVIe siècle. Peintre et graveur, Goltzius veut ouvrir une imprimerie pour éditer des livres érotiques illustrés. Il demande au Margrave d’Alsace d'en être le mécène. En échange, il lui imprimera, aux frais de sa société, la Pelican Company, un livre tiré des Œuvres galantes d’Ovide. Le Margrave lui donnant 6 jours pour le convaincre de son projet, Goltzius décide de mettre en scène 6 tableaux tirés de l’Ancien Testament, ce qui relève du défi. Et de présenter avec ses collaborateurs le voyeurisme (Adam et Eve), la pédophilie (Joseph et la femme de Potiphar), l’inceste (Loth et ses filles), l’adultère (David et Bethsabée), la trahison (Samson et Dalila) et la nécrophilie (saint Jean-Baptiste et Salomé). La crudité des saynètes finit par déteindre sur la Cour du Margrave au grand dam des religieux présents...

Fidèle à son univers, le cinéaste britannique Peter Greenaway (Meurtre dans un jardin anglais (1982), The Pillow Book (1996), La Ronde de nuit (2007)…) poursuit, avec cette dix-huitième réalisation inspirée d’un personnage réel, sa recherche sur les liens entre l’image (ici la peinture), la musique, l’érotisme et la littérature. Avec une subversion jubilatoire, il dénonce toutes les intolérances et dynamite nos codes moraux à coups d’images plus foisonnantes, hallucinantes, somptueuses les unes que les autres.