Grace Is Gone

Dans un groupe de parole qui réunit ceux dont les conjoints sont partis faire la guerre d’Irak, Stanley Philipps est le seul homme : Grace, son épouse, est partie combattre, « faire son devoir », tandis que lui s’occupe de leurs deux fillettes âgées de 13 et 9 ans. Tous les jours, à chaque alarme émise par la montre de la petite Dawn, la famille s’arrête ses activités pour penser à l’absente, censée faire de même de son côté, et communier en quelque sorte avec elle. Un beau matin, deux militaires viennent sonner à la porte de Stanley pour lui annoncer le décès de sa femme. Incapable d’apprendre la terrible nouvelle à ses filles, ce dernier décide de partir en voyage avec elles. Il fera un arrêt chez sa mère, mais n’y verra que son frère, John, qui se déclare contre la guerre en Irak, puis repartira avec ses filles en direction de la Floride.

Si Grace is gone traite en creux de la guerre en Irak et de ses morts dont l’état américain parle trop peu, il y est aussi question de l’absence de la mère et du choc causé par le décès d’un être cher. A travers la réaction du père se lit ici le besoin de se raccrocher à un paysage, des lieux américains standardisés qui semblent retenir provisoirement la vérité et la douleur. C’est le cinéaste Clint Eastwood qui a signé la musique du film.