Grigris

Habitant dans les quartiers pauvres de N’Djamena, Grigris, un jeune danseur à la jambe paralysée, surmonte au jour le jour son handicap et fait sensation sur les pistes de danse de la capitale tchadienne. Confronté à l’hospitalisation de son oncle et aux frais en résultant, ce rêveur revenu de tout se voit contraint de travailler pour le compte d’un groupe de trafiquants d’essence. Afin de venir à bout des dépenses pour les médicaments nécessaires au traitement, le protagoniste finit par détourner quelques bidons. Tenu à l’œil par les malfrats, il trouve une complice en Mimi, jeune prostituée tout aussi rêveuse que lui.

Le précédent long-métrage de Mahamat-Saleh Haroun avait déjà conforté son statut de réalisateur majeur ; en effet, Un homme qui crie avait raflé le Prix du Jury du Festival de Cannes 2010, et le cinéaste s’est vu dès l’édition suivante invité à faire partie de ce même jury. Dans ce nouveau film, le metteur en scène tchadien réaffirme son goût pour une esthétique située aux frontières de la fiction et du documentaire, ce qui s’exprime notamment dans le choix de ce protagoniste époustouflant sur l’aspect chorégraphique. La dimension politique de son travail est là aussi, qui tente une fois de plus de donner de la visibilité à un continent africain sous-représenté dans le paysage cinématographique contemporain.