Hantise

Paula Alquist n’a pas remis les pieds à Londres depuis le drame survenu dans son enfance : sa tante qui s’assurait de son éducation fut tuée, victime d’un étrangleur qui échappa à Scotland Yard. Maintenant adulte, Paula vit en Italie où elle essaie péniblement de marcher sur les pas de la célèbre cantatrice que fut sa tante, en prenant des cours de chant. Séduite par le pianiste qui accompagne ses leçons, la jeune femme se laisse convaincre par lui de retourner vivre à Londres. Marié, le couple emménage dans l’appartement de la cantatrice assassinée. Progressivement, ce décor bourgeois coquet du 19e siècle devient sujet d’angoisse pour la jeune mariée qui ne retrouve plus les objets à la place où elle les avait posés et entend des bruits suspects lorsque son époux s’absente. Bizarre, vous avez dit bizarre…

On retrouve ici une Ingrid Bergman dans un emploi de jeune femme fragile et tourmentée qui influencera certainement Hitchcock : celui-ci confiera peu de temps après à l’actrice des rôles très proches de celui-ci dans Les Enchaînés et Les Amants du Capricorne. Ce film très hitchcockien reste un peu à part dans la filmographie de Cukor, peu adepte de ce mélange pré-psychanalytique de fantastique et de film noir.