Helen, autospie d'une disparition

Joy est portée disparue. Afin de recueillir des informations et retrouver sa piste, la police organise une reconstitution de sa dernière journée. Helen se voit alors choisie pour l'incarner. Pourtant, tout sépare les deux camarades de lycée. Joy se présente comme une jeune fille heureuse, ambitieuse et bien encadrée par sa famille. Helen, au contraire, est orpheline. Fragilisés par sa disparition, les proches de la victime s’attachent progressivement à Helen, qui se trouve ainsi des parents, un copain et une vie d’emprunt. Or, cette jeune fille effacée et désabusée sur le point de quitter son foyer, jusqu’alors privée d’existence, doit malgré tout enfin affronter la réalité.

Multipliant les travellings, les plans rapprochés et les tournages en extérieur, Joe Lawlor et Christine Molloy nous confrontent à la psychologie atypique de Helen. Entre son apathie et sa fragilité, les effets dramatiques sont particulièrement délicats. Le philosophe Emmanuel Levinas disait que les visages nous permettent de mieux cerner l’identité des « autres »… Dans la caractérisation du personnage éponyme, les réalisateurs prennent cette vérité en compte. Grand prix du jury à Angers, Helen a été salué comme prodiguant un nouveau souffle à la production indépendante britannique.