Highway 65

Polar israélien bien mené... une policière atypique mutée contre son gré de Tel Aviv dans une petite ville déploie toute son énergie pour faire la lumière sur le meurtre d'une reine de beauté veuve d'un soldat issue d'une famille bourgeoise... elle doit faire face a sa hiérarchie qui lui retire l'affaire et aux faux semblants dans lesquels on tente de l'égarer... le spectateur est tenu en haleine jusqu'au bout...

Un film très lent et dont le scénario peine à trouver un but. Dommage car l'héroïne aurait pu nous intéresser davantage.

Polar israélien, Highway 65 déjoue les codes du genre en mettant l'accent sur Daphna, l'enquêtrice au détriment de l'affaire qu'elle est censée élucider alors qu'elle subit une mutation depuis Tel-Aviv à une petite ville écrasée par la chaleur. Ou plus exactement, c'est l'interaction à distance entre la policière et la victime (une ancienne reine de beauté disparue et introuvable) qui semble d'abord intéresser la réalisatrice Maya Dreifuss. Toutes les deux confrontées à la solitude et à une certaine forme d'indifférence révèlent aussi un fort tempérament d'indépendance.
Trempé dans l'humour à froid de la dialectique continue de la communauté (en clair, on répond toujours à une question par une autre question ou une pirouette), Highway 65 (titre également énigmatique) met donc en scène une enquête bancale et peu scrupuleuse des règlements ou des ordres de la hiérarchie qui révèle pour finir l'étendue des dommages collatéraux du conflit sans issue du Proche-Orient. En mettant le pied sur l'accélérateur dans les dernières séquences, le film prend enfin une consistance plus épaisse qui remplace avantageusement le matériau flou et mouvant dont il était jusqu'alors constitué.