Historia del miedo

Dans une banlieue sécurisée de Buenos Aires où les villas somptueuses avec piscine jouxtent un immense terrain vague rempli d’immondices, les riches tels Edith et son fils Camilo, Carlos, sa mère Amalia, son épouse Mariana et leurs enfants ou encore Marcelo et Beatriz côtoient les pauvres travaillant souvent pour eux comme Pola, son amie Tati et sa mère Teresa. Entre vigiles, feux de poubelles, policiers dispensant depuis leur hélicoptère les décisions judiciaires par mégaphone, chiens errants et pannes de courant à répétition, tous se croisent guidés par leurs peurs. Il y a les frissons ludiques des montagnes russes ou archaïques nés de l’obscurité mais aussi la peur de l’autre, de la violence endémique, des opérations de police sans oublier la frayeur suscitée par une chute de météorite, une apparition incongrue et même, un comble, par ceux-là même sensés assurer la sécurité !…

Argentin, Benjamin Naishat a pris quatre années pour réaliser ce premier film étonnant et atypique, à l’ironie rappelant parfois celle de Luis Bunuel. Il souhaitait ainsi « raconter sans dire » et au détour de sons, d’images et de lieux finement choisis et agencés, nos peurs, des plus primaires à celles conditionnées par notre mode de vie. Grand Prix Jeonju (Corée du Sud) et premier prix New Directors Prize (San Francisco).