Hors du temps

Un film intimiste sur le vécu du confinement dans de deux frères journalistes l'un musical, le second critique de cinema... la voix off donne un peu de hauteur au récit alors que le quotidien ne présente pas grand intérêt les rapports entre protagonistes étant extrêmement superficiels... C'est loin d'être un meilleur du genre... on s ennuie malgré les paysages chatoyants de la campagne !!!!

Je ne serais pas aussi catégorique que le commentaire précédent mais il est vrai que les interventions du réalisateur sont pénibles en raison de sa voix monocorde et ses explications sur son environnement ne sont pas vraiment nécessaires
Il y a des passages drôles entre les deux frères mais c’est tout et pas suffisant

On a fait le reproche relativement justifié il y a quelques semaines à Christophe Honoré de cultiver l'entre-soi dans son dernier film. Ce reproche pourrait bien être décuplé vis-à-vis du dernier long-métrage d'Olivier Assayas qui revient sur les mois du confinement qu'il a passés en compagnie de son frère Michka Assayas, l'animateur encyclopédiste musical de France Inter.
Plutôt que choisir une forme documentaire, Hors du temps prend celle d'une fiction où les deux frères auxquels se sont adjointes leurs deux compagnes actuelles sont joués par deux comédiens : Vincent Macaigne (Olivier) et Micha Lescot (Michka).
Dans une belle maison familiale de campagne, tout ce petit monde mange, boit, écoute de la musique, s'engueule gentiment et parle beaucoup.
Chronique nombriliste et surtout vaine, Hors du temps est certainement le film le plus intime et personnel du réalisateur de L'Heure d'été (qui développait déjà les mêmes thèmes de l'héritage et de la transmission). En plus des séquences itératives des journées du confinement partagées entre les névroses hypocondriaques de l'un et les obsessions culinaires de l'autre, Olivier Assayas intercale des interventions en voix off chargées de retracer son histoire familiale. Le prologue consiste ainsi en une mise en place par le cinéaste lui-même, ânonnée d'une voix plaintive et doucereuse, insupportable et ridicule qu'il nous faudra hélas supporter à plusieurs reprises;
Au final, c'est bien tout le film que le spectateur va devoir endurer, toutes ces longues conversations où s'étale la possession d'une certaine culture, littéraire et élitiste exhibée comme marqueur social de différenciation. On pourrait espérer de la part d'Assayas de l'humour, de l'autodérision. Il y en a par instants mais disparaissant très vite dans la complaisance, l'autosatisfaction et la vacuité d'un microcosme, fût-il réduit à la cellule familiale, qui n'en peut plus de se contempler et de se congratuler.
Comment se fourvoyer dans les grandes largeurs et produire un tel naufrage est-il possible ? On reste sans voix et sans réponse.